Un collègue praticien hospitalier, le Dr Jean-Michel Gal, en poste depuis plus de 20 ans, a été tué ce 1er décembre dans l’exercice de ses fonctions, par un de ses patients, sur son lieu de travail, un Centre Médico-Psychologique sur l’île de la Guadeloupe, contrée lointaine mais familière aux imaginaires.
Si loin c’est vrai, mais c’est un département Français. Pas un territoire, un département, à part entière. Avec ses particularités, l’insularité, l’esclavage en mémoire, la précarité, les inégalités en expansion, « la profitation », la révolte sourde.
Où êtes-vous, autorités de tutelle ?
Pour apporter du réconfort dans ces temps difficiles. Pour penser la distribution des moyens suffisants sur des critères médicaux et non comptables, en intégrant la sécurité des personnels soignants et des personnes concernées. Une sécurité qui passe par la préservation de la relation humaine entre soignants et soignés, une relation vraie, nouée et maintenue avec technicité, que rien ne peut remplacer. Une relation qui exige aussi une architecture spécifique, une qualité des locaux, des formations, des outils du soin, et un temps partagé suffisant.
En psychiatrie, sans l‘individualisation du projet thérapeutique pour chaque patient, sans cesse réajusté, on se retrouve face à la brisure de la confiance et aux ruptures de traitement.
Où êtes-vous, média ?
En dehors de l’article circonstancié du Monde du 6 décembre, quelle tribune, quel éditorial, combien d’articles dans la presse nationale pour contextualiser ce drame ?
Où êtes-vous, personnels politiques, en charge de la santé, du travail, de la sécurité ?
Vous qui êtes si prompts en d’autres lieux, pour d’autres causes, à donner de la voix, jusqu’à saturer l’espace médiatique. Lorsque le soignant est la victime, on observe alors un silence qui est insoutenable et confine au mépris.
Des psychiatres, des soignants, ont payé de leur vie leur engagement pour leurs patients, ils savaient être exposés à la violence potentielle et ils ont continué leur mission de service public ou dans l’intimité de leur cabinet. Pour combien de temps encore et à quel prix ?
Où êtes-vous ?
Le bureau national du SPH
Contact presse : Dr Marie-José CORTES - cortesmj chez icloud.com – 06.12.23.94.00


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